Beaucoup de gens nous posent des questions sur la maison dite « maison Delaloye », sur son histoire. Nous avions quelques informations, mais nous nous sommes dit que ça serait sympa d’en savoir un peu plus, surtout que la maison fête ses 90 ans cette année. Qui de mieux pour en parler que Françoise Delaloye, qui y a vécu en famille durant plus de 35 ans ? Elle nous accueille chez elle et nous feuilletons ensemble les albums photos !
La construction en 1928 et le terrain
Françoise Delaloye raconte :
Avant que la maison s’y élève, le terrain était mi-vigne, mi-verger. Monthey était alors un grand bourg. Puis la vigne laisse place à un grand jardin pour une moitié, et pour l’autre moitié restante un pré régulièrement fauché. Un grand morceau de verdure !
La villa a été construite par l’architecte Besson, de Martigny, reconnu pour son style classique 18ème siècle. Elle fut achevée en 1928 pour Madame Marthe Delaloye, veuve déjà du docteur Léonce Delaloye, chirurgien à Monthey jusqu’en 1920. La famille de sa mère, née Anthonioz, était originaire de Haute-Savoie, active dans le Chablais et propriétaire du terrain de la Plantaud. Son père était le pharmacien Henri Zum-Ofen, d’où le D-Z de la porte d’entrée…
La vie de famille dans la maison
Madame Marthe Delaloye s’installe dans la maison avec ses cinq enfants, âgés de 8 à 19 ans. Le fils aîné, Jean, candidat en médecine meurt brusquement à l’âge de 25 ans. Tristesse dans la maison…
Les quatre autres enfants : Pierre, avocat et notaire, fut président du Tribunal de Monthey. Henri, ingénieur agronome, fut au service de l’Etat du Valais. Madeleine, épouse de Paul de Courten, avocat, préfet du District, conseiller national. Léonce, médecin-interniste, ouvre son propre cabinet en ville de Monthey.
Ainsi, tous sont un jour bien établis à Monthey et parents à leur tour de nombreux enfants. Belle récompense et belle fierté pour leur mère que cet accomplissement.
Madame Marthe Delaloye vit alors dans sa maison, bien entourée d’affection et d’attention. La grande famille se rassemble auprès d’elle le dimanche et aux fêtes, jusqu’à son décès en 1973.
Après le décès de Madame Marthe Delaloye, son fils Léonce et son épouse Françoise décident de reprendre la propriété de la maison en 1975. Une grande famille, des adolescents vite dispersés, puis installés dans la vie, à Monthey et ailleurs, fondant eux aussi une tribu. Onze petits-enfants ont souvent animé les étages et le jardin. Tous en gardent de grands souvenirs. Dès 2006 apparaît une nouvelle génération : les arrières-petits-enfants.
Le pré derrière la maison a été confié à un agriculteur de Troistorrents; il y faisait paître quelques vaches en automne. On y a même vu naître un veau, une jolie surprise !
C’était une maison de fête et de rencontres. Françoise y habitera jusqu’en 2011, année du décès de son mari, Léonce Delaloye.
L’utilisation des espaces, avant et maintenant
Dès qu’ils emménagent, Françoise et Léonce Delaloye ont modifié les étages de la maison, leur donnant la possibilité d’être transformés, un jour, et selon les nécessités, en 3 appartements complets, un à chaque étage. Par exemple, l’actuelle pièce secrète (si tu ne la connais pas, c’est que tu n’es pas suffisamment venu à la maison blanche !) était prévue pour recevoir une salle de bain.
Au rez, le salon (actuellement espace focus) et la salle à manger (actuellement espace collab) étaient utilisés pour les grandes tablées; et une pièce à vivre avec télé, piano mécanique, musiques…
À l’étage, les chambres à coucher et « l’espace à tout faire » (la plus petite des quatre pièces) : couture, bricolages, coin lecture pour les enfants….
Le deuxième étage a été tout de suite entièrement aménagé en appartement, permettant à de nouvelles jeunes familles d’y faire des séjours.
La mezzanine servait comme lieu d’accueil pour les amis et lieu d’amusement pour les enfants.
Ci-dessous des photos avant-après (glisse le curseur de gauche à droite).
Rachat par la commune et espace de coworking
En 2014, la commune acquiert la propriété. En vendant la maison à la commune, la famille Delaloye espère qu’elle sera conservée et non détruite. Ce qui s’est effectivement passé jusqu’à ce jour ! En 2016, la commune de Monthey décide de mettre la villa à disposition de l’association de la maison blanche, afin d’en faire un espace de travail partagé. En novembre 2016, le premier espace de coworking du Chablais voit le jour !
La famille Delaloye est ravie de l’utilisation actuelle de la maison, car elle continue de vivre dans un esprit de rencontres et d’échanges.
Les offres de la maison blanche
Depuis novembre 2016, La maison blanche offre des espaces de travail partagés, en nomade ou en places fixes, pour toute personne qui cherche un cadre de travail agréable avec tous les équipements à disposition. La maison blanche c’est aussi un lieu de rencontre, d’échanges que ce soit autour d’un café ou lors des évènements organisés.
Plusieurs formules d’abonnement sont disponibles pour répondre à tous les besoins : personnes indépendantes, petites entreprises, home office, recherche d’emploi, étudiantes et étudiants…
La salle de réunion peut être réservée par tout le monde pour des réunions d’affaire, des cours, des vidéo-conférences, des assemblées…
L’équipe de la maison blanche tient à remercier Françoise Delaloye pour sa précieuse aide à la rédaction de cet article, ainsi que ses enfants pour la relecture et l’ajout d’informations.
Article corédigé par Maud Richard (membre de la maison blanche) et Françoise Delaloye.
Cette maison m’a toujours fascinée elle est belle par son architecture, elle rappelle à tous les anciennes maisons familiales et évoquent les grands parents que nous avons tous rêvés d’avoir avec une ribambelle d’enfants courant dans le jardin et des pièces secrètes, des fauteuils où l’on peut se recroqueviller en rêvant de l’avenir et en évoquant le passé et au milieu de tout cela un escalier majestueux comme une colonne vertébrale.
Et puis il y a le souvenir de Léonce un vieux médecin qui savait vous parler en vous rassurant avec des mots gentils comme un grand papa parlant à ses petits enfants
Maintenant cette maison peut être occupée par tous, elle a une nouvelle vocation mais elle reste imbibée par le passé et cela est bien et beau, c’est même émouvant.
J’espère qu’elle sera toujours là au siècle prochain avec dans son sillage plein de souvenirs.
Car dans la vie il y a le passé, le présent mais surtout l’avenir.